Le travail de réalisateur demande beaucoup de technique et d’adaptation, travailler les sonorités, les styles tout en s’accordant avec l’artiste et son équipe. Marvin Marchand est auteur-compositeur et chanteur. Il est aussi réalisateur. Ces différents métiers proposent des positions artistiques différentes : la première veut que l’artiste n’ait qu’une seule identité alors qu’être réalisateur, c’est s’adapter à l’identité de quelqu’un d’autre.
Marvin Marchand construit aujourd’hui son propre projet musical. Ce qui l’amène aux réflexions suivantes :
- Comment séparer le travail d’artiste de celui de réalisateur ?
- Comment trouver une identité d’artiste ?
Problématiques qui concernent, à un moment ou un autre, tous.tes les artistes
Bonne écoute ! 🎧
Retranscription de l’épisode
Quelles sont les questions que se posent un.e artiste en créant son projet et sa musique ? À quoi pense-t-il.elle quel est leur quotidien ? Nous sommes lors de cet épisode dans la tête de Marvin Marchand !
Je m’appelle Marvin Marchand et je suis auteur-compositeur réalisateur et interprète.
Je viens de Lyon. J’ai commencé le piano vers l’âge de 7 ans environ. J’ai commencé à pianoter et à chanter. Pour la petite anecdote, ma première rencontre avec la musique, c’était en rangeant ma chambre où je suis tombé sur un petit clavier. Et depuis, je n’ai jamais arrêté la musique.
J’ai toujours travaillé à l’oreille la musique. Pour moi, ça a toujours été une histoire d’émotion. Dès tout jeune, j’ai cherché à comprendre les émotions musicales, à comprendre pourquoi tel groove me donne plus envie de bouger qu’un autre, pourquoi quand on joue ces accords-là ça me procure plutôt ce sentiment qu’un autre et j’ai surtout cherché à reproduire ses émotions dans mon piano.
C’est donc par la force des choses que je me suis tourné vers le côté réalisateur. J’ai travaillé avec Tom Ace ou Cheb Tarik et d’autres artistes avec lesquels nous avons fait de beaux projets. J’ai eu l’occasion de travailler dans pas mal de studios avec des équipes différentes. Avec Tom Ace, nous avons pu mener le projet jusqu’en maison de disque. Bon, malheureusement ça n’a pas abouti comme on l’espérait, mais on a fait du super boulot.J’adore pouvoir m’adapter à plusieurs artistes, m’adapter à plusieurs styles et sonorités.
J’ai ensuite déménagé pour monter mon studio en dehors de Lyon, à la campagne avec Justine Arma, pour continuer mon activité.
Et aujourd’hui je reviens à la base. À ce besoin de créer mon projet perso et là, c’est le gros bordel.
C’est le gros bordel, à cause de ce côté réalisateur. Parce que dans tout ça là clairement qu’ est ce que moi je veux sortir ? Qu’est ce que moi j’ai envie de créer comme projet? Quel style? Qu’est ce que je veux mettre en avant? ça, pour moi c’est le casse-tête ! C’est le vrai casse-tête. Dans la réal, on s’adapte beaucoup au style et on aime s’adapter à plusieurs styles différents.Quel genre ? Quel style ? Et quelles sonorités vont correspondre à mon message ? Je travaille à me découvrir aujourd’hui. Je travaille beaucoup l’aspect écriture parce que finalement je n’ai jamais fait ce travail-là pour mon projet. Le fait de mettre les mots adaptés sur ce que je veux dire et sans penser à la réal, au gimmick, etc. En fait de ne plus penser à ce moment-là et d’avoir le recul que j’ai lorsque je travaille sur le projet d’autres artistes, là de l’avoir sur le mien. Je pense que c’est ça le plus compliqué.
En fait, il faut que je revienne à ma page blanche et à l’insouciance qu’on a lors de la création pure. Et le côté réal et bien il viendra plus tard. Je me suis aussi entouré d’une petite équipe pour m’aider dans tout ça et c’est super. Parce qu’enfin j’y vois de plus en plus clair et ça va le faire.